dimanche 7 juin 2015

Nespresso prend ses quartiers à Dakar

(Agence Ecofin) - Après le Ghana, le Maroc et l’Afrique du sud, Nespresso s’invite au Sénégal. La compagnie vient en effet d’ouvrir sa première enseigne à Dakar. Selon Pierre Debayle, directeur régional de Nespresso  pour le Moyen-Orient, l’Afrique et les Caraïbes, «L’expansion de Nespresso en Afrique continue avec l’ouverture du Sénégal. Fort de sa culture café et de son ouverture sur le monde, le Sénégal fait partie des pays que nous regardons depuis longtemps.»
Grâce à sa boutique, installée sur 60 m2, Nespresso se propose de faire découvrir sa gamme de produits à ses clients potentiels. Qu’il s’agisse de ses dernières machines à café ou de ses 23 Grands Crus qu’il permet à ses clients de déguster dans un espace réservé à cet effet, le Suisse met les petits plats dans les grands pour faire vivre « une expérience unique » au visiteur.
L’an dernier Nespresso avait déjà manifesté son intérêt pour l’Afrique en annonçant un investissement de 12,4 millions d’euros en Ethiopie au Kenya et au Soudan du Sud en faveur des producteurs de café de ces pays. Ce financement s’inscrivait dans le cadre d’une initiative dénommée « The Positive Cup ». On peut cependant regretter que cet amour de l’Afrique ne s’étende pas aux producteurs de Robusta du continent, notamment ceux d’Afrique de l’ouest qui produisent environ 2,5 millions de sacs, ainsi que le soulignent nos consoeurs deCommodafrica.
Aaron Akinocho
agenceecofin.com

Explosion meurtrière à Accra: Macky Sall exprime toute sa compassion et sa solidarité à son homologue John Dramani Mahama

Suite a l’explosion d’une station d’essence à Accra, au Ghana, survenue le 4 juin dernier dans laquelle plusieurs personnes ont perdu la vie, le Président de la République Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président en exercice de la CEDEAO, a appelé son homologue ghanéen John Dramani Mahama depuis Séoul où il est en visite officielle en ce moment, pour lui exprimer toute sa compassion et sa solidarité et lui présenter ses plus sincères condoléances. Le Président Macky Sall a également dépêché auprès du Président Dramani une délégation conduite par Madame Awa Marie Coll Seck, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale, pour apporter le soutien solidaire du Sénégal au peuple ghanéen en cette douloureuse épreuve. 

leral.net

Karim Wade: le Sénégal réagit aux accusations de détention arbitraire

Le gouvernement sénégalais réagit à l'avis émis par Groupe de travail sur la détention arbitraire, un groupe mandaté par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Ce groupe de travail estime dans son rapport que Karim Wade, condamné à 6 ans de prison pour enrichissement illicite, fait l'objet d'une détention arbitraire, qu'il doit être libéré et que des réparations doivent lui être octroyées.
Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a pris cette décision le 7 mai, mais elle n'a été signifiée que lundi soir officiellement aux avocats de la défense de l'ancien ministre condamné à six ans de prison ferme en mars dernier pour enrichissement illicite. Les experts onusiens estiment que Karim Wade a été jugé par une juridiction illégitime pour l'affaire qui le concernait et que son procès n'a pas été équitable.
Pour Oumar Youm, ministre porte-parole du gouvernement, Karim Wade a été jugé dans les règles, et le groupe de travail a manqué à son devoir en refusant les arguments du gouvernement : « Ce groupe de travail a fait un travail bâclé, partiel, qui ne repose pas sur le principe fondamental qui régit ce groupe de travail, le principe du contradictoire. Je ne vois pas comment on peut sortir un avis sur la base d’une saisine et des observations unilatérales qui n’ont pas été soumises à l’appréciation du Sénégal, qui n’ont pas permis au gouvernement du Sénégal de donner sa version des faits. »
Le rapport se base sur les arguments de la défense puisque, selon le groupe de travail, le gouvernement sénégalais a envoyé sa réponse hors délais. Pour le ministre, cette raison ne tient pas vraiment : « Il a été imparti un délai de deux mois pour répondre. Normalement, le Sénégal aurait dû donner sa position un samedi. Tout le monde sait que l’ONU ne travaille pas le samedi, le Sénégal ne travaille pas le samedi. Donc les décisions ont été envoyées le lundi. Sur le plan procédural, cette présomption de conclusion n’est pas fondée. »
Satisfaction en revanche dans le clan Wade après ce rapport du groupe de travail de l’ONU. Le Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti de l'ancien président Abdoulaye Wade, se félicite et accueille « sans surprise la décision de l'ONU qui qualifie la détention de Karim Wade d'arbitraire ».
Le groupe de travail des Nations unies a demandé au Sénégal de prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice subi, en prévoyant une réparation intégrale. Une réparation nécessaire pour le PDS, selon Babacar Gaye, son porte-parole : « Le gouvernement du Sénégal ne devrait pas se prévaloir de sa propre certitude en essayant de se cacher derrière la souveraineté de l’Etat. Le gouvernement du Sénégal doit rembourser intégralement toutes les charges que Karim Wade a dû supporter pour se défendre. »
rfi.fr

mercredi 6 mai 2015

Pourquoi le Sénégal envoie-t-il plus de 2 000 soldats auprès de l'Arabie saoudite ?

Le Sénégal va envoyer 2 100 soldats en Arabie saoudite pour rejoindre la coalition internationale formée par Riyad. L'annonce, faite lundi, est loin de faire l'unanimité dans le pays.
Le Sénégal rejoint la coalition menée par Riyad au Yémen, qui inclut 10 pays dont, sur le continent, le Maroc, l'Égypte ou le Soudan. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, a annoncé lundi 4 mai l’envoi de 2 100 soldats en Arabie saoudite. Objectif affiché : lutter contre les rebelles chiites installés au Yémen et contre toute infiltration terroriste dans le pays.
Le président sénégalais, Macky Sall, "a décidé de répondre favorablement à la demande [de Riyad] en déployant un contingent de 2 100 hommes sur la terre sainte d'Arabie saoudite", a déclaré le chef de la diplomatie sénégalaise. Une décision qui ne fait pas l'unanimité, y compris parmi les députés de la majorité. Retour en trois points sur ce nouveau déploiement militaire.
Quelle sera la mission des troupes sénégalaises ?
Les 2 100 soldats déployés en Arabie Saoudite auront pour objectif de protéger les deux grands lieux sains de l'islam dans le pays. "La coalition internationale vise à assurer la sécurité des lieux saints de l'islam à Médine et à La Mecque", a précisé le ministre sénégalais des Affaires étrangères, sans donner davantage de détail.
Ce déploiement avait été demandé par l'Arabie saoudite le mois dernier, lors d'une visite de Macky Sall à Riyad. À son retour, le président sénégalais avait fait savoir qu'il réfléchissait au moyen d'accéder à la requête saoudienne.
Pourquoi le Sénégal s'engage-t-il aussi frontalement ?
Si l'engagement du Sénégal auprès de son allié sunnite n'est pas une surprise, la forme qu'il revet laisse certains observateurs dubitatifs. Parmi les pays engagés, le Sénégal est en effet l'un des rares (avec l'Égypte) à envoyer un contingent de cette envergure sur place. D'autant que Macky Sall ne s'est pas montré aussi va-t-en guerre sur le continent. Absent de l'offensive africaine contre Boko Haram, le Sénégal avait en revanche déployé quelque 800 hommes au Mali. Bien loin, donc, des quelque 2 000 soldats envoyés en Arabie Saoudite.
Ce qui fait dire à certains analystes que ce geste ne s'explique pas seulement par le biais de l'alliance stratégique, mais trouve aussi des explications économiques. "L'avantage le plus évident du Sénégal à s'engager militairement aux côtés de l'Arabie saoudite serait un rapprochement économique et politique entre les deux pays, mais aussi certainement des paiements comptant de la part de l'Arabie saoudite", explique ainsi Andrew Lebovich, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest,interrogé par le Washington Post.
Comment l'engagement militaire du Sénégal a-t-il été accueilli ?
La classe politique a réagi avec fraîcheur à l'annonce de Mankeur Ndiaye, d'autant que la mesure n'a pas été soumise au débat à l'Assemblée nationale. Certains députés ont vertement critiqué la décision de Macky Sall, y compris au sein du camp présidentiel.
Le député Cheikh Oumar Sy s'est ainsi ouvertement opposé au déploiement des troupes sénégalaises dans la péninsule arabique, jugeant au micro de RFI que le Sénégal n'avait pas de rôle à jouer au Yémen. Avant d'avancer l'hypothèse de contreparties financières promises par Riyad : "Si l’Arabie saoudite a promis d’investir au Sénégal contre notre soutien militaire, c’est extrêmement dangereux. Nous ne devons pas échanger la vie de nos soldats pour des pétrodollars."
jeuneafrique.com

Une deuxième découverte de gisement de pétrole au Sénégal

Kosmos Energy, aurait découvert au Sénégal un gisement pétrolier.
La société américaine, Kosmos Energy, aurait découvert au Sénégal un gisement pétrolier qui serait le plus important aussi bien aux larges du Sénégal que dans l’ensemble des côtes de l’Afrique de l’Ouest, a rapporté samedi l’agenceafrique.
Selon Kosmos Energy, ce gisement s’étendrait quasiment de Kayar à Saint-Louis à la limite de la frontière avec la Mauritanie et présenterait des estimations plus importantes que les réserves du Nigéria.
Six mois avant, l'entreprise pétrolière britannique Cairn Energy avait annoncé la découverte de pétrole au Sénégal à 1 427 mètres de profondeur sur le puits FAN-1 situé sur le bloc Sangomar profond ("Sangomar deep"), à 100 kilomètres des côtes sénégalaises, selon l'Agence de Presse Sénégalaise.
Les premières estimations des réserves de ce puits vont de 250 millions de barils de pétrole (avec une probabilité de 90 %) à 2,5 milliards de barils (avec une probabilité de 10 %).
Alakhbar

Pétrole et mines : Macky Sall veut mettre à jour les législations

Le président Macky Sall a promis, mardi à Dakar, d’engager l’Etat et les acteurs concernés dans la mise à jour des législations pétrolière et minière du Sénégal, afin de mieux prendre en compte les intérêts du Sénégal et de mieux vendre la destination Sénégal.
‘’Nous devons procéder à une mise à jour de nos législations pétrolières et minières pour une meilleure prise en compte des intérêts du Sénégal et de mieux vendre la destination Sénégal’’, a souligné Macky Sall.
Il présidait l’ouverture d’un forum sur le financement des projets de type partenariats public-privé à Dakar, sous le thème : ’’Les partenariats public-privé : colonne porteuse du Plan Sénégal émergent’’.
Le chef de l’Etat a cité le secteur minier et pétrolier comme un exemple d’un partenariat public-privé. ‘’L’Etat est souverain certes. Il va faire des politiques de prospection et de détection, mais c’est aux compagnies privées de venir investir dans ces secteurs’’, a-t-il dit.
Il a rappelé que le code minier et le code pétrolier sont en train de faire l’objet d’une révision »pour déterminer les perspectives qui s’offrent à notre pays mais pour pouvoir épouser la dynamique de transparence qui doit prévaloir dans ce secteur ».
Ont pris part à cet évènement des investisseurs internationaux, le secteur privé sénégalais, les spécialistes des PPP, des hauts responsables d’institutions financières, des donneurs d’ordre, des partenaires au développement et des donateurs ainsi que des sociétés de services.
Cette rencontre, qui cible ‘’le potentiel des secteurs socioéconomiques du Sénégal’’, va proposer pendant trois jours des sessions plénières, des ateliers techniques et des expositions autour des projets PPP et ses outils les plus actuels de financement de projets.
Il est prévu ‘’des expositions ainsi que des excursions sur le site de projets PPP déjà réalisés’’.
Enquête

Une centaine de classes de l’élémentaire passeront au bilinguisme en 2015-2016

Des langues nationales seront enseignées l’année prochaine (2015-2016), dans 101 classes des régions de Dakar, Kaolack et Saint-Louis, a annoncé l’Association pour la recherche, l’éducation et le développement (ARED), mardi, à Dakar.
Ces classes bilingues – le français et une langue nationale – s’ajouteront aux 208 classes ayant permis d’expérimenter l’enseignement des langues nationales depuis 2009, à l’école primaire, à l’initiative de l’ARED, a indiqué le directeur de cette ONG, Mamadou Ly.
Les 101 classes à ouvrir dans les trois régions citées recevront quelque 10.500 élèves, a-t-il précisé lors du lancement d’un nouveau partenariat de l’ARED avec la Fondation Dubaï Cares.
Cette initiative va promouvoir l’usage des langues nationales dans les quatre premières années d’apprentissage scolaire de l’enfant, selon M. Ly.
«C’est un modèle d’enseignement qui utilise la première langue de l’enfant et le français, pour améliorer ses compétences en lecture, en mathématiques et en éducation à la science et à la vie sociale, au CI, CP, CE1 et CE2″, a-t-il expliqué.
La Fondation Dubai Cares va préparer 300 enseignants et 24 inspecteurs de l’éducation et de la Formation à l’enseignement des langues nationales ciblées, selon le directeur de l’ARED.
Tariq Al Gurg, le directeur de cette fondation, a expliqué lors du lancement du nouveau partenariat avec l’ARED que cette initiative va contribuer au «développement des langues nationales (…) et à une meilleure éducation des enfants».
Les langues nationales choisies seront enseignées pendant trois ans dans les 101 classes prévues, a indiqué M. Gurg, souhaitant la vulgarisation de l’initiative après cette période d’expérimentation.
Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, estime que la démarche de l’ARED et de la Fondation Dubai Cares va permettre d’»améliorer la qualité des enseignements, car les enfants vont apprendre dans leur langue maternelle, celle de leur milieu», en plus du français.
«Lorsque les conclusions des Assises de l’éducation seront validées par le chef de l’Etat, le gouvernement aura un programme assez structuré pour l’enseignement des langues nationales à l’école», a-t-il assuré.
SeneNews

Cause de la mortalite maternelle et infantile seuls 59% des accouchements sont assistés par un personnel médical qualifié

Seuls 59% des accouchements sont assistés par un personnel médical qualifié. C’est ce qui est ressorti de la journée internationale des sages-femmes, célébrée hier, mardi 5 mai à Dakar. Ce déficit est lié selon la présidente de l’association nationale des sages-femmes d’état du Sénégal, Mariéme Fall à plusieurs facteurs dont le déficit de personnel et le manque de formation des agents de santé.
Seuls 59% des accouchements sont assistés par un personnel médical qualifié dont les 42% par des sages-femmes. Cette assistance est deux fois plus importante en milieu urbain estimée à 80% contre 44% en milieu rural.
Le manque d’assistance est à l’origine du taux élevé de mortalité maternelle et néonatale particulièrement dans les zones reculées comme Ziguinchor (73%), Matam (46%), Tambacounda (35%) et Kédougou (30, 4%). La présidente de l’association nationale des sages-femmes d’état du Sénégal, Mariéme Fall, estime ainsi que seuls 2 accouchements sur 1000 naissances vivantes sont assistés par des sages-femmes. Ce manque d’assistance est dû à l’insuffisance des sages-femmes qui ne sont que 1716 agents. Mariéme Fall trouve de ce fait, qu’il faut au moins 4000 nouvelles recrues pour que le Sénégal puisse tendre vers la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui est de 6 sages femmes pour 1000 naissances vivantes.
Evoquant toujours, le manque d’assistance des femmes à l’accouchement, la présidente de l’association nationale des sages-femmes du Sénégal déplore l’inégale répartition de la ressource humaine entre les centres urbains et la campagne. Ainsi, pour palier à ce problème, Mariéme Fall trouve que, le ministère de la santé devrait disposer d’un plan de mobilité du personnel. Ainsi trouve t-elle, les sages-femmes qui seront affectées dans des zones reculées pourront être remplacées au bout de 5 ans d’exercice.
La présidente de l’association nationale des sages-femmes du Sénégal trouve aussi que les sages-femmes non désireuses de se rendre dans leurs lieux de travail doivent être sanctionnées par le retrait de leurs diplômes. En vue de favoriser le déploiement des sages-femmes dans les régions, il faut aussi que les affectations arbitraires soient arrêtées, a-t-elle indiqué. Le déficit de formation des sages-femmes est aussi un fait qu’a déploré, Mariéme Fall. A son avis, il y’a une anarchie dans la formation et la plupart des enseignants n’ont pas la qualification requise et les structures de sanitaires sont minimes par rapport aux nombres d’élèves à prendre en charge.
Manque de professionnalisme des sages-femmes, cause des poursuites judiciaires
Les nombreuses plaintes dont font l’objet des sages-femmes suite à des manquements dans l’exercice de leur profession résultent d’abus et d’incompétence des agents concernés. De l’avis de la présidente de l’association nationale, des sages-femmes d’état du Sénégal, Mariéme Fall, si les sages-femmes suivent la norme indiquée par rapport à la consultation prénatale, et au suivi de l’accouchement, il n’y aurait pas de problèmes. La présidente de l’association nationale des sages-femmes d’état du Sénégal a aussi déploré la qualité de l’accueil dans les hôpitaux. Une défiance qui selon elle, entraine plusieurs responsabilités. Par ailleurs elle a aussi tenu à fustiger l’absence de communication entre les sages-femmes et leurs patientes au moment de l’accouchement.
Fatou NDIAYE
Sud Quotidien 

mardi 5 mai 2015

Sénégal Airlines, une compagnie au bord du gouffre...

Les taxes aériennes devraient prochainement diminuer

Malgré la suppression du visa et la promesse d'une baisse des taxes aériennes, le Sénégal peine à retrouver sa place sur l'échiquier touristique mondial. Les Français sont aujourd'hui très réticents à se rendre dans un pays qu'ils associent à tort à certaines destinations africaines déconseillées par le Quai d'Orsay. Une désaffection qui fragilise la compagnie Sénégal Airlines et qui désespère les tour-opérateurs encore présents sur place.

Le Sénégal peine à séduire les Français. Mais certains tour-opérateurs continuent de programmer la destination. DR-JDL
Le Sénégal peine à séduire les Français. Mais certains tour-opérateurs continuent de programmer la destination. DR-JDL
 d'être une destination touristique en Afrique par les temps qui courent. 
Le Sénégal, autrefois très prisé par les Français, est aujourd'hui victime d'un amalgame avec ses voisins, la Mauritanie et le Mali, qui effraient les voyageurs. 
Sans oublier l'épidémie du virus Ebola, dont le Sénégal a été injustement victime, malgré l'absence de cas déclarés. 
Une situation difficile dont souffre notamment Sénégal Airlines, aujourd'hui au bord du gouffre. 
La compagnie nationale accuse une dette de 75 millions d'euros et cinq mois de retard sur le paiement de ses 229 employés. 
Mayoro Racine, son directeur général avait confirmé en début d’année au journalJeune Afrique être en discussion avec une compagnie du Golfe dans le cadre d'un projet de recapitalisation partielle. 
Face à une situation économique aussi instable, Sénégal Airlines a été exclue du BSP France il y a quelques jours. 
Elle reste toutefois en partage de codes avec la compagnie Corsair. Un partenariat débuté en novembre 2012, juste au moment où Corsair avait été choisie par le gouvernement pour desservir Dakar en vol régulier. 
Elle se posait alors en challenger face à Air France et assure avoir fait baisser le prix des billets d’avion de 33% en deux ans. Des tarifs qui lui ont permis de séduire 35 000 passagers entre octobre 2014 et mars 2015.

Certains tour-opérateurs continuent de croire en la destination

Mais Air France n’a pas dit son dernier mot. 
La compagnie a augmenté ses capacités de 10% cette année, en positionnant un Boeing 777-300 mieux adapté aux attentes du marché VFR (visiting friends and relatives). 
En 2014, la compagnie a transporté 200 000 passagers, dont la moitié de Français et 30% de Sénégalais. 
Elle possède un contrat avec Karavel ainsi que des allotements avec Look Voyages. Des engagements qui ont été réduits suite à la désaffection de la destination. 
"Je ne vois aucun signe de redressement"déplore Patrice Caradec, le PDG du groupe Transat France. 
Les réservations sur son Lookéa historique, le Club Royal Baobab, sont en chute de 40%. Et les premières commandes pour l’hiver prochain, notamment sur les groupes, ne s’annoncent pas meilleures. 
"L’hôtel est rempli à moitié par les clients fidèles, mais ce n’est pas suffisant. Malgré des promotions à moins de 1 000 euros la semaine, nous n’arrivons pas à remplir" se désole Patrice Caradec. 
Cette morosité n’entame pas l’enthousiasme de Voyamar, présent dans le pays depuis 20 ans. 
Même s’il n’a fait partir que 2 200 clients l’an passé, trois fois moins qu’à l’ordinaire, Aurélien Aufort, le directeur général adjoint, insiste pour le programmer dans sa brochure. 
Il compte même augmenter ses engagements de 15% l’an prochain, mais uniquement si le gouvernement tient sa promesse de baisser les taxes aériennes. 
Celui-ci avait déjà fait un premier pas en faveur du secteur touristique en supprimant le visa début avril. 
Malheureusement, il en faudra bien plus pour convaincre les voyageurs de retourner dans cette région à fort potentiel, aujourd'hui délaissée.

Le domaine de Nianing a fermé ses portes

La désaffection des touristes français a fait sa première victime : le domaine de Nianing a fermé ses portes. 

L'hôtel avait prévu d'écourter sa saison en stoppant son activité fin mars dernier, comme nous l'expliquions dans nos colonnes. 

Mais face aux difficultés financières et à la baisse du taux de remplissage, il a fallu se rendre à l'évidence. 

L'ensemble des employés a été licencié et le domaine est en vente. Il n'est pas certain que le repreneur en fasse un hôtel, mais plutôt des villas. 

Situé près de M'Bour, sur la Petite Côte, à 90 km au sud de Dakar, il travaillait notamment avec Nouvelles Frontières, Thomas Cook ou encore Salaün Holidays.

Rédigé par Laury-Anne CHOLEZ
tourmag.com

lundi 4 mai 2015

Sénégal: Karim Wade reste candidat du PDS à la présidentielle

Abdoulaye Wade restera à la tête de son parti le Parti démocratique sénégalais jusqu'à la prochaine présidentielle. Le congrès qui devait se tenir en août pour renouveler la direction du parti est annulé. La décision a été annoncée jeudi 30 avril par le comité directeur. Le PDS réaffirme également que Karim Wade est et restera son candidat.
La politique, en général, c’est une affaire de famille et de dynasties. Aux Etats-Unis, c’est pareil : le clan Kennedy existe, le clan Bush existe. Au Sénégal, le clan Gaye existe. Le clan Wade, pourquoi pas ?

Extraction d’or et découverte de pétrole : Le Sénégal sera-t-il en mesure de bien gérer ses ressources? (par Makhtar Gueye)

Décidément le Sénégal dispose de ressources fort recherchées par les grandes multinationales. De l’extraction de l’or à Kédougou à la découverte de pétrole au large des côtes du Sénégal, nos autorités sauront-ils démontrer un leadership dans la gestion ou l’octroi des contrats d’exploitation ?

Tout le monde se rappelle des contrats de pêches signés avec l’Espagne qui ont fait longtemps pleurer les mareyeurs sénégalais. Pour rappel notre pays avait signé un accord de pêche avec l’Espagne, les navires de pêche espagnoles ramassaient en une journée ce qu’un pêcheur sénégalais serait capable de pêcher en 55 ans. Résultats, les ressources de la mer deviennent de plus en plus rares à l’intérieur du pays.
Cet enseignement doit nécessairement nous servir de leçon, surtout pour les générations futures. On comprend que nous n’avons pas de grosses entreprises permettant d’exploiter à 100% ces ressources, le problème n’est pas là. Il s’agit plutôt de bien étudier les contrats souvent écrits en partie (en petit caractère) par les multinationales et ce, dans le but préserver nos ressources. Les entreprises étrangères paient des taxes et emploient des sénégalais, c’est vrai, mais paient-elles la vraie valeur dans l’exploitation massive de nos ressources? Mr Aziz DG de Teranga Gold Operations a récemment confié dans une interview avec Financialafrik que « plus de 12 millions d’onces d’or ont été découvertes au Sénégal au cours des 10 dernières années et il y a quatre nouvelles mines d’or potentielles qui sont à considérer.» Pourtant on sait très bien Kédougou reste une région pauvre qui n’a pas pu bénéficier des retombées économiques du secteur minier. Cette société canadienne installée à Kédougou s’en tire gros et déclare sa vision officielle « Uniquement l’or et Exclusivement au Sénégal » ajoute Mr Sy.
Au mois de novembre 2014, la société Cairn Energy a annoncé une deuxième découverte de pétrole au large des côtes du Sénégal un mois à peine après avoir annoncé la découverte de pétrole sur le puits FAN-1. Les réserves récupérables de ce puits sont estimées à 150 millions de barils. « Il s’agit d’une découverte pétrolière importante pour Cairn et pour le Sénégal, a déclaré Simon Thomson, directeur général du groupe britannique. Sur la base des estimations préliminaires, il s’agit d’une découverte à potentiel commercial qui ouvre un nouveau bassin sur les rives de l’Atlantique ». C’est une première au Sénégal, donc pas nécessairement assez d’expérience dans la gestion et l’octroi des licences d’exploitation. Espérons qu’une bonne analyse sera faite sans problème pour le démarrage des activités d’exploitation. “En matière d’exploitation pétrolière, il y a les contrats de partage de production et les contrats de concession. Nous avons choisi les contrats de partage de production”. Avec ce genre de contrat, on connaît à peu près les parts de chaque entité (…). Dès lors, il n’y a pas de problème”, a expliqué le président Sall. En tout cas, on ne veut plus revivre les cauchemars dans les licences de pêche avec l’Europe.
Du Mali au Burkina Faso, de la Côte d’ivoire au Sénégal, on voit de plus en plus de grandes multinationales démontrant un intérêt pour les ressources en Afrique de l’ouest. Cependant, nos États doivent peser les pour et les contre des décisions à prendre dans le but de ne pas sacrifier les nouvelles générations.
Makhtar Gueye
SenEcoPlus
senenews.com/

Droits de l’homme : le Sénégal épinglé par l’Union africaine

L’affaire Karim Wade s’est invitée mercredi 27 avril dans les débats de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), dont la 56e session se déroule jusqu’au 10 mai en Gambie.
Les experts de la CADHP se sont dits surpris de n’avoir vu mentionné nulle part dans le rapport du Sénégal, le contentieux qui a abouti à la condamnation du fils de l’ex-président Abdoulaye Wade à six ans de prison pour enrichissement illicite.
« On nous signale que le procès de Karim Wade ne respecterait pas l’équité procédurale et que la CREI est illégale. Nous voulons des précisions sur ces questions », a indiqué un des commissaires de la CADHP.
Mais pour les experts réunis à Banjul, l’affaire Karim Wade n’est pas la seule omission du rapport présenté par le Sénégal. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples évoque aussi ce qu’elle considère comme des arretations politiques, et regrette la récurrence de l’usage des articles 80 et 189 du code pénal sénégalais qui condamnent les « outrages au chef de l’Etat ».
« Le Sénégal s’était engagé à abroger ces lois et à dépénaliser les délits de diffamation, de diffusion de fausses nouvelles et les délits de presse. De plus, le Sénégal n’a toujours pas voté la loi type sur le droit à l’information adoptée par la CADHP », a rappelé Me Tlakula, un autre membre de la Commission.
Pour leur défense, les autorités sénégalaises ont insisté sur les avancées en matière de transparence dans la gouvernance et en matière de parité et en ce qui concerne la répression des abus sexuels. Autant d’avancées reconnues par la Commission.

lemonde.fr

mardi 21 mai 2013

Le Sénégal, première étape de la tournée d'Obama

Le président des Etats-Unis d'Amérique Barack Obama entame à partir du 26 juin une tournée africaine qui va démarrer Sénégal, a annoncé la Maison Blanche lundi dans un communiqué. Pour sa grande première tournée africaine depuis 2008, Barack Obama se rendra, en compagnie de son épouse, successivement au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie.
Selon la Maison Blanche, ''le président insistera sur l'importance que les États-Unis accordent à nos liens en plein développement avec les pays d'Afrique subsaharienne''.
  La même source évoque également la nécessité ''d'étendre la croissance économique, l'investissement et le commerce, de renforcer les institutions démocratiques, et d'investir dans une nouvelle génération de dirigeants africains''.
  Dans un communiqué publié mardi par son porte-parole, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall s’est réjoui de l’annonce de cette visite, après celle qu’il a effectuée le 28 mars 2013 à Washington.
‘’Le Sénégal et les Etats-Unis d’Amérique entretiennent une solide relation d’amitié et de coopération, fondée sur des valeurs partagées de paix, de démocratie et de respect des droits de l’Homme’’, mentionne la même source.
  Elle ajoute : ‘’Cette visite du Président OBama traduit la volonté commune des deux chefs d’Etat d’œuvrer ensemble au renforcement de ces relations privilégiées, dans un esprit de partenariat confiant et solidaire’’.
Barack Obama s'était rendu en 2009 au Ghana où il avait prononcé des messages dont certains termes étaient restés célèbres. "L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes", avait-il ainsi déclaré. "L'avenir de l'Afrique appartient aux Africains", avait également indiqué le président américain.
  Le 1er août 2012, l'ex-secrétaire d’'Etat américaine Hillary Clinton, en visite au Sénégal, avait rendu un hommage à la démocratie sénégalaise et aux acteurs de sa consolidation que sont, à son avis, les femmes et les jeunes, avant de rappeler les liens existant entre démocratie et développement.
  Hillary Clinton avait fait le lien entre démocratie et développement, avant de rappeler, dans un discours prononcé à l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, les quatre piliers de la stratégie de la diplomatie américaine au Sénégal et en Afrique : "Renforcer les institutions démocratiques, stimuler la croissance, faire avancer la paix et la sécurité, promouvoir les possibilités et le développement".

dakaractu.com

Sénégal : retour sur la mort d'Omar Blondin Diop, le Normalien subversif qui défiait Senghor

Par Mehdi Ba, à Dakar
Intellectuel brillant sorti de Normale sup’, le Sénégalais Omar Blondin Diop fut une figure emblématique du mouvement contestataire post-soixante-huitard qui défia le président Léopold Sédar Senghor. Quarante ans après sa disparition controversée dans une prison sénégalaise, sa famille vient de lui rendre hommage à Dakar et entend faire rouvrir l'enquête sur les circonstances de son décès.
Quatre décennies après sa mort tragique dans des circonstances jamais élucidées, sa photo trône aujourd'hui dans la salle du musée historique de l'île de Gorée, qui fut à l'époque, lorsque le Fort d'Estrées servait de prison civile pour les détenus récalcitrants, sa cellule mortuaire. Omar Blondin Diop avait 26 ans lorsque l'administration pénitentiaire sénégalaise annonça son suicide par pendaison dans la nuit du 10 au 11 mai 1973.
Le parcours de ce jeune Normalien subversif promis à un brillant avenir éclaire un pan méconnu de l'histoire sénégalaise post-indépendance. Au lendemain de l'ébullition soixante-huitarde, qui lui avait fait côtoyer Daniel Cohn-Bendit à Nanterre, Omar Blondin Diop joua une part active dans les années de braise qui allaient voir de jeunes intellectuels sénégalais idéalistes, pétris d'influences panafricanistes et maoïstes, affronter – en recourant parfois à l'action violente – le régime francophile du président-poète Léopold Sédar Senghor.
Porte-parole de la famille, le Dr Dialo Diop, médecin biologiste aujourd'hui âgé de 62 ans, a partagé la cause de son frère aîné, subissant comme lui l'incarcération et la torture. Il revient sur le parcours tumultueux de cet « esprit libre » dont la mort prématurée entraînera la libération de tous les prisonniers politiques alors détenus au Sénégal.
Pourquoi avoir attendu le quarantième anniversaire de la mort de votre frère aîné pour lui rendre cet hommage ?
Dr Dialo Diop : La Charte du Mandé, qui date du XIIIe siècle, affirme que « les mensonges qui ont vécu 40 ans doivent être considérés comme des vérités ». Le mensonge d'État portant sur la mort tragique de notre frère Omar ne pouvait devenir une vérité définitive, d'où ce devoir de soulever la question avant l'échéance fatidique. Cela s'est fait dans le cadre d'un forum de témoignages qui s'est tenu sur le campus de l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad), à Dakar, à la veille de la date anniversaire de sa mort. Le lendemain, une plaque commémorative a été inaugurée dans son ancienne cellule, sur l'île de Gorée.
De quel mensonge parlez-vous ?
Celui qui a consisté à faire passer les violences physique qu'il a subies pour un suicide. C'est cela que nous qualifions de mensonge d'État. Placé au quartier disciplinaire, Omar avait droit à une promenade quotidienne de quinze minutes. Ce jour-là, le gardien lui a demandé de rentrer avant la fin de ce quart d'heure, ce qu'il a refusé. Trois « matons » lui sont tombés dessus et un coup de matraque l'a touché à la région bulbaire. La main courante rédigée ce jour-là par l'infirmier, chef de poste de l'île de Gorée, préconisait l'évacuation immédiate d'Omar vers le pavillon spécial de l'hôpital Le Dantec. Mais les personnels pénitentiaires ont paniqué et organisé la mise en scène de sa pendaison avec un drap. La version officielle prétend qu'il était drogué et que son sevrage forcé l'a amené à mettre fin à ses jours dans sa cellule.
Qu'est-ce qui lui était reproché ?
La condamnation d'Omar est liée à la mienne. Le 15 janvier 1971, avec plusieurs camarades, nous avions incendié le Centre culturel français de Dakar et le ministère des Travaux publics. Nous protestions contre les travaux d'aménagement de la capitale en prévision de ce que nous appelions « la tournée du suzerain Pompidou auprès de ses vassaux africains ». Le 3 février, jour de l'arrivée du président français, nous avons par ailleurs tenté de lancer des cocktails Molotov sur le cortège officiel. Nous appartenions à un groupe anti-hiérarchique et antiautoritaire qui se réclamait à la fois des Black Panthers et des Tupamaros uruguayens. Nous étions complètement immatures politiquement : j'avais 19 ans et le plus âgé du groupe en avait 25. Nous en avons payé le prix. J'ai été condamné aux travaux forcés à perpétuité. En prison, j'ai été torturé à l'électricité sur les instructions d'un assistant technique français de la police, ancien d'Algérie.
En quoi cette condamnation fut-elle à l'origine de celle d'Omar ?
Scandalisés par la disproportion du verdict, lui et ses camarades ont tenté d'organiser notre évasion. Depuis le Mali, ils ont pris contact avec moi, mais je les en ai dissuadés. C'était un risque inutile, la prison étant une passoire. Je leur ai donc suggéré de m'envoyer de l'argent pour l'opération et de nous attendre en Guinée. Mais à la veille d'une visite officielle de Léopold Sédar Senghor, le régime malien a procédé à l'arrestation de tous les réfugiés politiques sénégalais en exil à Bamako. Dans la poche d'Omar, ils ont trouvé ma lettre, ce qui lui a été fatal. Lui et ses camarades ont été extradés vers le Sénégal. Condamné à 3 ans de prison en mars 1972, Omar a pris ma place à Gorée ; quant à moi, j'ai été déporté à Kedougou, où étaient déjà détenus l'ancien premier ministre Mamadou Dia et son ministre Valdiodio Ndiaye.
Quels fondements idéologiques vous ont fait opter pour l'action violente face au président Senghor ?
Ceux du panafricanisme. Nous étions au début des années 1970 et une bonne partie du continent était toujours sous la botte du colonialisme direct ou de régimes fantoches liés à l'ancienne métropole. Or, de la Guinée Bissau à l'Angola en passant par le Mozambique, le gouvernement sénégalais soutenait la tutelle coloniale au détriment des mouvements de libération. Avec d'autres régimes du pré-carré français, le Sénégal a soutenu le renversement de Modibo Keïta au Mali, l'isolement de Sekou Touré en Guinée, l'assassinat d'Olympio au Togo, la guerre contre l'UPC au Cameroun, tout en prônant le dialogue avec le régime sud-africain ou en s'opposant aux sanctions contre la Rhodésie.
Les circonstances de sa mort ont-elles fait l'objet d'une plainte à l'époque ?
Mon père a porté plainte pour homicide auprès du doyen des juges d'instruction. Le magistrat a pu consulter la main courante faisant état de la demande d'évacuation d'Omar et il a inculpé trois policiers. Dans la semaine qui a suivi, il a été relevé de ses fonctions et son remplaçant s'est empressé de rendre un non-lieu général. Finalement, c'est notre père qui sera la seule personne condamnée dans cette affaire, pour propagation de fausses nouvelles.
Nous venons de saisir la justice sénégalaise d'une demande de réouverture du dossier pour faits nouveaux. Le combat que nous menons est un combat de principe contre l'impunité, qui est une incitation à la récidive. Il est de notre devoir de faire la lumière sur ce drame. Nous le devons à nos parents aujourd'hui disparus et à la mémoire de notre frère.
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Propos recueillis à Dakar par Mehdi Ba
Jeuneafrique.com

lundi 29 avril 2013

Allusions aux critiques du leader de Rewmi: Macky cherche à banaliser Idy

(Le Quotidien (Sn) 29/04/2013)
La polémique a été reportée à une date ultérieure. Malgré la persistance des attaques de Idrissa Seck sur sa gestion des affaires publiques depuis un an, Macky Sall a préféré se concentrer exclusivement sur ses charges présidentielles ajoutées aux urgences nationales.

On s’attendait à une réponse du chef de l’Etat à Idrissa Seck très critique sur sa gestion du pays. Le président de la République a indiqué samedi au cours du lancement du mouvement Horizons 2020 de Moustapha Cissé Lô, ne pas voir la nécessité de réagir aux propos de Idrissa Seck. En dépit de ces attaques de plus en plus directes et personnalisées, Macky Sall refuse «de s’aventurer sur le terrain de la polémique».
«Répondre à quoi et à qui ?», s’est demandé le chef de l’Etat. Ce qui évite une nouvelle escalade verbale entre les deux personnalités qui sont loin d’être de loyaux partenaires. Pour lui, les difficultés actuelles restent la satisfaction des difficultés sénégalaises : «J’ai fort à faire avec les problèmes et autres difficultés qui tiraillent quotidiennement les Sénégalais.»
Pour lui, les urgences sont ailleurs. Elles sont dans la recherche de solutions concrètes et durables aux problèmes de santé, d’éducation, de production auxquels sont confrontées les masses laborieuses. Macky Sall ajoute que la politique a une finalité et qu’elle ne consiste pas à des invectives mais plutôt à la recherche de solutions aux problèmes des populations.
«C’est ce à quoi j’invite chacun d’entre vous», lance-t-il à l’assistance qui s’est fortement mobilisée pour lui offrir un accueil populaire. «Ce n’est pas la politique politicienne qui fera avancer ce pays. Chacun, dans son domaine d’activité précis, doit travailler à améliorer son quotidien», dit-il. «Je ne suis pas dans la polémique. Celui qui m’attends sur ce terrain ne m’y trouvera pas», précise-t-il. Il renchérit pour dégonfler ses militants qui s’attendaient sans doute à une attaque contre l’ex-Premier ministre : «Je travaille, j’exécute des chantiers. C’est déjà assez suffisant comme sujet des préoccupations.»
Récemment le président de Rewmi avait nommément accusé le chef de l’Etat d’être l’unique responsable de la léthargie de la coalition Benno bokk yaakaar. Devant des militants à Paris, il a laissé entendre que si Bby ne marche pas, c’est la faute à Macky Sall. Sur tous ces sujets, l’ancien maire de Fatick a choisi de prendre la hauteur.
Entre plusieurs précisions, il a réitéré ses engagements de réduire le mandat présidentiel à cinq ans. Se tournant vers Cissé Lô qui l’avait de nouveau interpellé, il lance : «C’est 5 ans et rien d’autre que ça. Je tiens au respect de la parole donnée.»

par Abdoulaye FALL

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PRIX DES DENREES ET COUT DE LA VIE: Ibrahima Sène prend le contrepied de Niasse et s'explique

(Sud Quotidien 29/04/2013)
En marge d'une conférence sur le thème « Situation politique nationale : Enjeux et Urgences» organisée par la fédération départementale Parti de l'Indépendance et du travail (Pit) à Rufisque, Ibrahima Sène est revenu sur l'aveu de Moustapha Niasse quant à « l'impuissance de l'Etat face à la cherté des denrées de première nécessité ».

Il a dégagé des pistes de solutions relatives à la subvention du prix du riz et à l'homologation du prix de certaines denrées comme l'huile et le lait.
De prime abord, le chargé des questions économiques du PIT a d’abord tenu à préciser que le Président de l’Assemblée nationale n’avait fait qu’exprimer son opinion qui ne peut en aucune façon être celle du gouvernement, encore moins celle du président de la République. « D’abord il a dit son opinion, c’est pas lui qui définit la politique de l’Etat, ce n’est pas le gouvernement ni Macky Sall qui le disent, c’est son opinion que je respecte du reste», a-t-il expliqué.
Dans le même ordre d’idées, il ajoute que le rapport qu’on tente d’établir entre l’augmentation de la production du riz et la baisse de son prix n’est pas aussi évident qu’il y parait. « Produire du riz ne veut pas dire que le prix du riz va baisser, ensuite compter sur la production du riz pour faire baisser son prix, ce n’est pas demain la veille que le Sénégal sera autosuffisant en riz », fera-t-il observer. Pour M. Sène, « il n’est même pas évident que s’il est autosuffisant en riz, les prix vont baisser ». Cependant, a-t-il poursuivi, « je pense fondamentalement que le prix du riz peut baisser si on a une politique appropriée de subvention. Evidement la banque mondiale et le Fmi ont en horreur les subventions, mais eux ne sont pas des sénégalais. Les Sénégalais savent que les denrées les plus essentielles à leur vie tels l’huile, le sucre, le riz, le lait sont chères ces prix en 2012 sont significativement supérieurs à ceux qui étaient en 2011. »
Prenant l’exemple du lait, le chargé des questions économiques du PIT estime qu’il a connu une hausse de 10,8% alors qu’il était à 3,7% en 2011, le riz de même qui connait une hausse de 6,9% alors qu’en 2011 il était 2,5%. Donc les prix sont élevés et les Sénégalais ne vont pas continuer à accepter de voir les prix des denrées les plus essentielles poursuivre leur hausse, a-t-il averti.
A son avis, « pour le lait et l’huile, le gouvernement peut bien homologuer les prix et obliger en ce moment là, les acteurs de la filière laitière et la Suneor à modérer les prix, comme il l’a fait avec le lait. Sa loi sur le commerce intérieur et les prix de l’intérieur lui permet de le faire. Et, concernant le riz, il faut nécessairement une politique de subvention. Cette politique de subvention veut dire des recettes au niveau du Budget, et je reste convaincu que ces recettes peuvent être obtenues si on réduit encore davantage le train de vie de l’Etat. »
Car nonobstant les 40 milliards obtenus en 2012 sur la réduction de certaines dépenses, M. Sène estime qu’il y a encore des niches susceptibles de procurer des économies qui pourront être consacrées à la subvention du riz et faire face la Banque mondiale et au Fmi. C’est pourquoi, il estime que le gouvernement a besoin d’un soutien populaire plutôt que d’être fragilisé par des considérations autres.
Par rapport à l’emploi des jeunes, le conférencier ne partage pas l’avis de ceux qui disent que l’Etat du Sénégal ne peut plus recruter. Il fait remarquer qu’en 2012, la masse salariale représentait 34,7% des recettes fiscales, un pourcentage légèrement inférieur à la norme de 35% autorisés par L’UEMOA. Mais, à l’en croire, le Sénégal peut, comme d’ailleurs « le PIT y tient, revoir sa politique de rémunération des agents de l’Etat. Il y a des salaires et des avantages exorbitants qui ne se justifient pas. Le gouvernement du Sénégal devrait s’atteler à cela et en ce moment recruter beaucoup plus de médecins, d’infirmiers, d’enseignants, brefs de cadres de l’administration. Et, cela sans remettre en cause les acquis sociaux des classes moyennes».

Daouda GUEYE

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