mercredi 6 mai 2015

Pourquoi le Sénégal envoie-t-il plus de 2 000 soldats auprès de l'Arabie saoudite ?

Le Sénégal va envoyer 2 100 soldats en Arabie saoudite pour rejoindre la coalition internationale formée par Riyad. L'annonce, faite lundi, est loin de faire l'unanimité dans le pays.
Le Sénégal rejoint la coalition menée par Riyad au Yémen, qui inclut 10 pays dont, sur le continent, le Maroc, l'Égypte ou le Soudan. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, a annoncé lundi 4 mai l’envoi de 2 100 soldats en Arabie saoudite. Objectif affiché : lutter contre les rebelles chiites installés au Yémen et contre toute infiltration terroriste dans le pays.
Le président sénégalais, Macky Sall, "a décidé de répondre favorablement à la demande [de Riyad] en déployant un contingent de 2 100 hommes sur la terre sainte d'Arabie saoudite", a déclaré le chef de la diplomatie sénégalaise. Une décision qui ne fait pas l'unanimité, y compris parmi les députés de la majorité. Retour en trois points sur ce nouveau déploiement militaire.
Quelle sera la mission des troupes sénégalaises ?
Les 2 100 soldats déployés en Arabie Saoudite auront pour objectif de protéger les deux grands lieux sains de l'islam dans le pays. "La coalition internationale vise à assurer la sécurité des lieux saints de l'islam à Médine et à La Mecque", a précisé le ministre sénégalais des Affaires étrangères, sans donner davantage de détail.
Ce déploiement avait été demandé par l'Arabie saoudite le mois dernier, lors d'une visite de Macky Sall à Riyad. À son retour, le président sénégalais avait fait savoir qu'il réfléchissait au moyen d'accéder à la requête saoudienne.
Pourquoi le Sénégal s'engage-t-il aussi frontalement ?
Si l'engagement du Sénégal auprès de son allié sunnite n'est pas une surprise, la forme qu'il revet laisse certains observateurs dubitatifs. Parmi les pays engagés, le Sénégal est en effet l'un des rares (avec l'Égypte) à envoyer un contingent de cette envergure sur place. D'autant que Macky Sall ne s'est pas montré aussi va-t-en guerre sur le continent. Absent de l'offensive africaine contre Boko Haram, le Sénégal avait en revanche déployé quelque 800 hommes au Mali. Bien loin, donc, des quelque 2 000 soldats envoyés en Arabie Saoudite.
Ce qui fait dire à certains analystes que ce geste ne s'explique pas seulement par le biais de l'alliance stratégique, mais trouve aussi des explications économiques. "L'avantage le plus évident du Sénégal à s'engager militairement aux côtés de l'Arabie saoudite serait un rapprochement économique et politique entre les deux pays, mais aussi certainement des paiements comptant de la part de l'Arabie saoudite", explique ainsi Andrew Lebovich, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest,interrogé par le Washington Post.
Comment l'engagement militaire du Sénégal a-t-il été accueilli ?
La classe politique a réagi avec fraîcheur à l'annonce de Mankeur Ndiaye, d'autant que la mesure n'a pas été soumise au débat à l'Assemblée nationale. Certains députés ont vertement critiqué la décision de Macky Sall, y compris au sein du camp présidentiel.
Le député Cheikh Oumar Sy s'est ainsi ouvertement opposé au déploiement des troupes sénégalaises dans la péninsule arabique, jugeant au micro de RFI que le Sénégal n'avait pas de rôle à jouer au Yémen. Avant d'avancer l'hypothèse de contreparties financières promises par Riyad : "Si l’Arabie saoudite a promis d’investir au Sénégal contre notre soutien militaire, c’est extrêmement dangereux. Nous ne devons pas échanger la vie de nos soldats pour des pétrodollars."
jeuneafrique.com

Une deuxième découverte de gisement de pétrole au Sénégal

Kosmos Energy, aurait découvert au Sénégal un gisement pétrolier.
La société américaine, Kosmos Energy, aurait découvert au Sénégal un gisement pétrolier qui serait le plus important aussi bien aux larges du Sénégal que dans l’ensemble des côtes de l’Afrique de l’Ouest, a rapporté samedi l’agenceafrique.
Selon Kosmos Energy, ce gisement s’étendrait quasiment de Kayar à Saint-Louis à la limite de la frontière avec la Mauritanie et présenterait des estimations plus importantes que les réserves du Nigéria.
Six mois avant, l'entreprise pétrolière britannique Cairn Energy avait annoncé la découverte de pétrole au Sénégal à 1 427 mètres de profondeur sur le puits FAN-1 situé sur le bloc Sangomar profond ("Sangomar deep"), à 100 kilomètres des côtes sénégalaises, selon l'Agence de Presse Sénégalaise.
Les premières estimations des réserves de ce puits vont de 250 millions de barils de pétrole (avec une probabilité de 90 %) à 2,5 milliards de barils (avec une probabilité de 10 %).
Alakhbar

Pétrole et mines : Macky Sall veut mettre à jour les législations

Le président Macky Sall a promis, mardi à Dakar, d’engager l’Etat et les acteurs concernés dans la mise à jour des législations pétrolière et minière du Sénégal, afin de mieux prendre en compte les intérêts du Sénégal et de mieux vendre la destination Sénégal.
‘’Nous devons procéder à une mise à jour de nos législations pétrolières et minières pour une meilleure prise en compte des intérêts du Sénégal et de mieux vendre la destination Sénégal’’, a souligné Macky Sall.
Il présidait l’ouverture d’un forum sur le financement des projets de type partenariats public-privé à Dakar, sous le thème : ’’Les partenariats public-privé : colonne porteuse du Plan Sénégal émergent’’.
Le chef de l’Etat a cité le secteur minier et pétrolier comme un exemple d’un partenariat public-privé. ‘’L’Etat est souverain certes. Il va faire des politiques de prospection et de détection, mais c’est aux compagnies privées de venir investir dans ces secteurs’’, a-t-il dit.
Il a rappelé que le code minier et le code pétrolier sont en train de faire l’objet d’une révision »pour déterminer les perspectives qui s’offrent à notre pays mais pour pouvoir épouser la dynamique de transparence qui doit prévaloir dans ce secteur ».
Ont pris part à cet évènement des investisseurs internationaux, le secteur privé sénégalais, les spécialistes des PPP, des hauts responsables d’institutions financières, des donneurs d’ordre, des partenaires au développement et des donateurs ainsi que des sociétés de services.
Cette rencontre, qui cible ‘’le potentiel des secteurs socioéconomiques du Sénégal’’, va proposer pendant trois jours des sessions plénières, des ateliers techniques et des expositions autour des projets PPP et ses outils les plus actuels de financement de projets.
Il est prévu ‘’des expositions ainsi que des excursions sur le site de projets PPP déjà réalisés’’.
Enquête

Une centaine de classes de l’élémentaire passeront au bilinguisme en 2015-2016

Des langues nationales seront enseignées l’année prochaine (2015-2016), dans 101 classes des régions de Dakar, Kaolack et Saint-Louis, a annoncé l’Association pour la recherche, l’éducation et le développement (ARED), mardi, à Dakar.
Ces classes bilingues – le français et une langue nationale – s’ajouteront aux 208 classes ayant permis d’expérimenter l’enseignement des langues nationales depuis 2009, à l’école primaire, à l’initiative de l’ARED, a indiqué le directeur de cette ONG, Mamadou Ly.
Les 101 classes à ouvrir dans les trois régions citées recevront quelque 10.500 élèves, a-t-il précisé lors du lancement d’un nouveau partenariat de l’ARED avec la Fondation Dubaï Cares.
Cette initiative va promouvoir l’usage des langues nationales dans les quatre premières années d’apprentissage scolaire de l’enfant, selon M. Ly.
«C’est un modèle d’enseignement qui utilise la première langue de l’enfant et le français, pour améliorer ses compétences en lecture, en mathématiques et en éducation à la science et à la vie sociale, au CI, CP, CE1 et CE2″, a-t-il expliqué.
La Fondation Dubai Cares va préparer 300 enseignants et 24 inspecteurs de l’éducation et de la Formation à l’enseignement des langues nationales ciblées, selon le directeur de l’ARED.
Tariq Al Gurg, le directeur de cette fondation, a expliqué lors du lancement du nouveau partenariat avec l’ARED que cette initiative va contribuer au «développement des langues nationales (…) et à une meilleure éducation des enfants».
Les langues nationales choisies seront enseignées pendant trois ans dans les 101 classes prévues, a indiqué M. Gurg, souhaitant la vulgarisation de l’initiative après cette période d’expérimentation.
Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, estime que la démarche de l’ARED et de la Fondation Dubai Cares va permettre d’»améliorer la qualité des enseignements, car les enfants vont apprendre dans leur langue maternelle, celle de leur milieu», en plus du français.
«Lorsque les conclusions des Assises de l’éducation seront validées par le chef de l’Etat, le gouvernement aura un programme assez structuré pour l’enseignement des langues nationales à l’école», a-t-il assuré.
SeneNews

Cause de la mortalite maternelle et infantile seuls 59% des accouchements sont assistés par un personnel médical qualifié

Seuls 59% des accouchements sont assistés par un personnel médical qualifié. C’est ce qui est ressorti de la journée internationale des sages-femmes, célébrée hier, mardi 5 mai à Dakar. Ce déficit est lié selon la présidente de l’association nationale des sages-femmes d’état du Sénégal, Mariéme Fall à plusieurs facteurs dont le déficit de personnel et le manque de formation des agents de santé.
Seuls 59% des accouchements sont assistés par un personnel médical qualifié dont les 42% par des sages-femmes. Cette assistance est deux fois plus importante en milieu urbain estimée à 80% contre 44% en milieu rural.
Le manque d’assistance est à l’origine du taux élevé de mortalité maternelle et néonatale particulièrement dans les zones reculées comme Ziguinchor (73%), Matam (46%), Tambacounda (35%) et Kédougou (30, 4%). La présidente de l’association nationale des sages-femmes d’état du Sénégal, Mariéme Fall, estime ainsi que seuls 2 accouchements sur 1000 naissances vivantes sont assistés par des sages-femmes. Ce manque d’assistance est dû à l’insuffisance des sages-femmes qui ne sont que 1716 agents. Mariéme Fall trouve de ce fait, qu’il faut au moins 4000 nouvelles recrues pour que le Sénégal puisse tendre vers la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui est de 6 sages femmes pour 1000 naissances vivantes.
Evoquant toujours, le manque d’assistance des femmes à l’accouchement, la présidente de l’association nationale des sages-femmes du Sénégal déplore l’inégale répartition de la ressource humaine entre les centres urbains et la campagne. Ainsi, pour palier à ce problème, Mariéme Fall trouve que, le ministère de la santé devrait disposer d’un plan de mobilité du personnel. Ainsi trouve t-elle, les sages-femmes qui seront affectées dans des zones reculées pourront être remplacées au bout de 5 ans d’exercice.
La présidente de l’association nationale des sages-femmes du Sénégal trouve aussi que les sages-femmes non désireuses de se rendre dans leurs lieux de travail doivent être sanctionnées par le retrait de leurs diplômes. En vue de favoriser le déploiement des sages-femmes dans les régions, il faut aussi que les affectations arbitraires soient arrêtées, a-t-elle indiqué. Le déficit de formation des sages-femmes est aussi un fait qu’a déploré, Mariéme Fall. A son avis, il y’a une anarchie dans la formation et la plupart des enseignants n’ont pas la qualification requise et les structures de sanitaires sont minimes par rapport aux nombres d’élèves à prendre en charge.
Manque de professionnalisme des sages-femmes, cause des poursuites judiciaires
Les nombreuses plaintes dont font l’objet des sages-femmes suite à des manquements dans l’exercice de leur profession résultent d’abus et d’incompétence des agents concernés. De l’avis de la présidente de l’association nationale, des sages-femmes d’état du Sénégal, Mariéme Fall, si les sages-femmes suivent la norme indiquée par rapport à la consultation prénatale, et au suivi de l’accouchement, il n’y aurait pas de problèmes. La présidente de l’association nationale des sages-femmes d’état du Sénégal a aussi déploré la qualité de l’accueil dans les hôpitaux. Une défiance qui selon elle, entraine plusieurs responsabilités. Par ailleurs elle a aussi tenu à fustiger l’absence de communication entre les sages-femmes et leurs patientes au moment de l’accouchement.
Fatou NDIAYE
Sud Quotidien 

mardi 5 mai 2015

Sénégal Airlines, une compagnie au bord du gouffre...

Les taxes aériennes devraient prochainement diminuer

Malgré la suppression du visa et la promesse d'une baisse des taxes aériennes, le Sénégal peine à retrouver sa place sur l'échiquier touristique mondial. Les Français sont aujourd'hui très réticents à se rendre dans un pays qu'ils associent à tort à certaines destinations africaines déconseillées par le Quai d'Orsay. Une désaffection qui fragilise la compagnie Sénégal Airlines et qui désespère les tour-opérateurs encore présents sur place.

Le Sénégal peine à séduire les Français. Mais certains tour-opérateurs continuent de programmer la destination. DR-JDL
Le Sénégal peine à séduire les Français. Mais certains tour-opérateurs continuent de programmer la destination. DR-JDL
 d'être une destination touristique en Afrique par les temps qui courent. 
Le Sénégal, autrefois très prisé par les Français, est aujourd'hui victime d'un amalgame avec ses voisins, la Mauritanie et le Mali, qui effraient les voyageurs. 
Sans oublier l'épidémie du virus Ebola, dont le Sénégal a été injustement victime, malgré l'absence de cas déclarés. 
Une situation difficile dont souffre notamment Sénégal Airlines, aujourd'hui au bord du gouffre. 
La compagnie nationale accuse une dette de 75 millions d'euros et cinq mois de retard sur le paiement de ses 229 employés. 
Mayoro Racine, son directeur général avait confirmé en début d’année au journalJeune Afrique être en discussion avec une compagnie du Golfe dans le cadre d'un projet de recapitalisation partielle. 
Face à une situation économique aussi instable, Sénégal Airlines a été exclue du BSP France il y a quelques jours. 
Elle reste toutefois en partage de codes avec la compagnie Corsair. Un partenariat débuté en novembre 2012, juste au moment où Corsair avait été choisie par le gouvernement pour desservir Dakar en vol régulier. 
Elle se posait alors en challenger face à Air France et assure avoir fait baisser le prix des billets d’avion de 33% en deux ans. Des tarifs qui lui ont permis de séduire 35 000 passagers entre octobre 2014 et mars 2015.

Certains tour-opérateurs continuent de croire en la destination

Mais Air France n’a pas dit son dernier mot. 
La compagnie a augmenté ses capacités de 10% cette année, en positionnant un Boeing 777-300 mieux adapté aux attentes du marché VFR (visiting friends and relatives). 
En 2014, la compagnie a transporté 200 000 passagers, dont la moitié de Français et 30% de Sénégalais. 
Elle possède un contrat avec Karavel ainsi que des allotements avec Look Voyages. Des engagements qui ont été réduits suite à la désaffection de la destination. 
"Je ne vois aucun signe de redressement"déplore Patrice Caradec, le PDG du groupe Transat France. 
Les réservations sur son Lookéa historique, le Club Royal Baobab, sont en chute de 40%. Et les premières commandes pour l’hiver prochain, notamment sur les groupes, ne s’annoncent pas meilleures. 
"L’hôtel est rempli à moitié par les clients fidèles, mais ce n’est pas suffisant. Malgré des promotions à moins de 1 000 euros la semaine, nous n’arrivons pas à remplir" se désole Patrice Caradec. 
Cette morosité n’entame pas l’enthousiasme de Voyamar, présent dans le pays depuis 20 ans. 
Même s’il n’a fait partir que 2 200 clients l’an passé, trois fois moins qu’à l’ordinaire, Aurélien Aufort, le directeur général adjoint, insiste pour le programmer dans sa brochure. 
Il compte même augmenter ses engagements de 15% l’an prochain, mais uniquement si le gouvernement tient sa promesse de baisser les taxes aériennes. 
Celui-ci avait déjà fait un premier pas en faveur du secteur touristique en supprimant le visa début avril. 
Malheureusement, il en faudra bien plus pour convaincre les voyageurs de retourner dans cette région à fort potentiel, aujourd'hui délaissée.

Le domaine de Nianing a fermé ses portes

La désaffection des touristes français a fait sa première victime : le domaine de Nianing a fermé ses portes. 

L'hôtel avait prévu d'écourter sa saison en stoppant son activité fin mars dernier, comme nous l'expliquions dans nos colonnes. 

Mais face aux difficultés financières et à la baisse du taux de remplissage, il a fallu se rendre à l'évidence. 

L'ensemble des employés a été licencié et le domaine est en vente. Il n'est pas certain que le repreneur en fasse un hôtel, mais plutôt des villas. 

Situé près de M'Bour, sur la Petite Côte, à 90 km au sud de Dakar, il travaillait notamment avec Nouvelles Frontières, Thomas Cook ou encore Salaün Holidays.

Rédigé par Laury-Anne CHOLEZ
tourmag.com

lundi 4 mai 2015

Sénégal: Karim Wade reste candidat du PDS à la présidentielle

Abdoulaye Wade restera à la tête de son parti le Parti démocratique sénégalais jusqu'à la prochaine présidentielle. Le congrès qui devait se tenir en août pour renouveler la direction du parti est annulé. La décision a été annoncée jeudi 30 avril par le comité directeur. Le PDS réaffirme également que Karim Wade est et restera son candidat.
La politique, en général, c’est une affaire de famille et de dynasties. Aux Etats-Unis, c’est pareil : le clan Kennedy existe, le clan Bush existe. Au Sénégal, le clan Gaye existe. Le clan Wade, pourquoi pas ?

Extraction d’or et découverte de pétrole : Le Sénégal sera-t-il en mesure de bien gérer ses ressources? (par Makhtar Gueye)

Décidément le Sénégal dispose de ressources fort recherchées par les grandes multinationales. De l’extraction de l’or à Kédougou à la découverte de pétrole au large des côtes du Sénégal, nos autorités sauront-ils démontrer un leadership dans la gestion ou l’octroi des contrats d’exploitation ?

Tout le monde se rappelle des contrats de pêches signés avec l’Espagne qui ont fait longtemps pleurer les mareyeurs sénégalais. Pour rappel notre pays avait signé un accord de pêche avec l’Espagne, les navires de pêche espagnoles ramassaient en une journée ce qu’un pêcheur sénégalais serait capable de pêcher en 55 ans. Résultats, les ressources de la mer deviennent de plus en plus rares à l’intérieur du pays.
Cet enseignement doit nécessairement nous servir de leçon, surtout pour les générations futures. On comprend que nous n’avons pas de grosses entreprises permettant d’exploiter à 100% ces ressources, le problème n’est pas là. Il s’agit plutôt de bien étudier les contrats souvent écrits en partie (en petit caractère) par les multinationales et ce, dans le but préserver nos ressources. Les entreprises étrangères paient des taxes et emploient des sénégalais, c’est vrai, mais paient-elles la vraie valeur dans l’exploitation massive de nos ressources? Mr Aziz DG de Teranga Gold Operations a récemment confié dans une interview avec Financialafrik que « plus de 12 millions d’onces d’or ont été découvertes au Sénégal au cours des 10 dernières années et il y a quatre nouvelles mines d’or potentielles qui sont à considérer.» Pourtant on sait très bien Kédougou reste une région pauvre qui n’a pas pu bénéficier des retombées économiques du secteur minier. Cette société canadienne installée à Kédougou s’en tire gros et déclare sa vision officielle « Uniquement l’or et Exclusivement au Sénégal » ajoute Mr Sy.
Au mois de novembre 2014, la société Cairn Energy a annoncé une deuxième découverte de pétrole au large des côtes du Sénégal un mois à peine après avoir annoncé la découverte de pétrole sur le puits FAN-1. Les réserves récupérables de ce puits sont estimées à 150 millions de barils. « Il s’agit d’une découverte pétrolière importante pour Cairn et pour le Sénégal, a déclaré Simon Thomson, directeur général du groupe britannique. Sur la base des estimations préliminaires, il s’agit d’une découverte à potentiel commercial qui ouvre un nouveau bassin sur les rives de l’Atlantique ». C’est une première au Sénégal, donc pas nécessairement assez d’expérience dans la gestion et l’octroi des licences d’exploitation. Espérons qu’une bonne analyse sera faite sans problème pour le démarrage des activités d’exploitation. “En matière d’exploitation pétrolière, il y a les contrats de partage de production et les contrats de concession. Nous avons choisi les contrats de partage de production”. Avec ce genre de contrat, on connaît à peu près les parts de chaque entité (…). Dès lors, il n’y a pas de problème”, a expliqué le président Sall. En tout cas, on ne veut plus revivre les cauchemars dans les licences de pêche avec l’Europe.
Du Mali au Burkina Faso, de la Côte d’ivoire au Sénégal, on voit de plus en plus de grandes multinationales démontrant un intérêt pour les ressources en Afrique de l’ouest. Cependant, nos États doivent peser les pour et les contre des décisions à prendre dans le but de ne pas sacrifier les nouvelles générations.
Makhtar Gueye
SenEcoPlus
senenews.com/

Droits de l’homme : le Sénégal épinglé par l’Union africaine

L’affaire Karim Wade s’est invitée mercredi 27 avril dans les débats de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), dont la 56e session se déroule jusqu’au 10 mai en Gambie.
Les experts de la CADHP se sont dits surpris de n’avoir vu mentionné nulle part dans le rapport du Sénégal, le contentieux qui a abouti à la condamnation du fils de l’ex-président Abdoulaye Wade à six ans de prison pour enrichissement illicite.
« On nous signale que le procès de Karim Wade ne respecterait pas l’équité procédurale et que la CREI est illégale. Nous voulons des précisions sur ces questions », a indiqué un des commissaires de la CADHP.
Mais pour les experts réunis à Banjul, l’affaire Karim Wade n’est pas la seule omission du rapport présenté par le Sénégal. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples évoque aussi ce qu’elle considère comme des arretations politiques, et regrette la récurrence de l’usage des articles 80 et 189 du code pénal sénégalais qui condamnent les « outrages au chef de l’Etat ».
« Le Sénégal s’était engagé à abroger ces lois et à dépénaliser les délits de diffamation, de diffusion de fausses nouvelles et les délits de presse. De plus, le Sénégal n’a toujours pas voté la loi type sur le droit à l’information adoptée par la CADHP », a rappelé Me Tlakula, un autre membre de la Commission.
Pour leur défense, les autorités sénégalaises ont insisté sur les avancées en matière de transparence dans la gouvernance et en matière de parité et en ce qui concerne la répression des abus sexuels. Autant d’avancées reconnues par la Commission.

lemonde.fr